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Quelle différence entre la mobilité douce et la mobilité durable ?

Lorsque l’on parle d’empreinte écologique ou de cause environnementale, on peut tenter de visualiser le gros nuage d’idées que l’on pourrait former tant il existe de champs et de concepts différents, dont certains se distinguent par de subtiles détails. Parfois donc, les termes génériques sont mal employés ou pas tout à fait dans le sens propre auquel ils font référence. On pourrait considérer que c’est le cas des concepts de mobilité douce et de mobilité durable. S’il est évident que la mobilité, qu’elle soit dite douce ou durable, s’inscrit dans un objectif commun plus large de réduction des impacts des activités humaines sur l’environnement, ces deux concepts ne répondent pas aux mêmes enjeux. Pointons du doigt ensemble ce qui différencie ces deux notions.

Qu’est-ce que la mobilité douce ?

La mobilité douce est l’un des premiers concepts apparus, dès lors que la mobilité de manière globale a été placée dans le viseur du gouvernement, à l’échelle nationale mais plus largement internationale, parmi le panel des puissants leviers à activer pour baisser notre empreinte carbone et favoriser le bien-vivre ensemble général. La mobilité douce s’inscrit davantage dans ce second objectif de bien-vivre ensemble et vise la diminution de la pollution sonore urbaine causées par les moyens de transports.

Rien ne vaut une mise en situation…

S’il faut encore sensibiliser et faire preuve de pédagogie sur ce sujet très actuel, posons un exemple très concret pour illustrer cette pollution sonore : Un bel après-midi d’été, muni de votre mug fétiche et d’un bon livre dont vous vous délectez déjà de l’idée seule d’imaginer le dévorer en seulement un week-end, vous décidez d’ouvrir vos fenêtres pour faire entrer cette lumière brillante et chaude dont vous avez rêvé tout l’hiver durant (Il semblerait que les éléments de contexte, si précis soient-ils, aident à se projeter…). Mais quel n’est pas votre désappointement au simple entrebâillement de celles-ci que de se faire surprendre et envahir par le bruit ronronnant d’un moteur de scooter, la pétarade de pots d’échappement qui redémarrent au feu passé vert, et les quelques coups de klaxon fustigés au conducteur qui l’a laissé repasser au orange sans bouger : bienvenue dans le quotidien de la pollution sonore des transports ! Un début très cliché, on vous l’accorde, mais une fin plutôt commune et courante malheureusement.

Les conséquences de la pollution sonore

Sachez que ce type de nuisances, qui peut paraître n’être lié qu’au confort, à la limite de l’exigence, est en réalité un vrai problème de société. La pollution sonore peut entraîner de graves conséquences. En termes d’audition, l’exposition quotidienne et prolongée à un bruit intense détruit progressivement les cellules auditives pour entraîner, à terme, une perte d’audition pouvant aller de la surdité légère à la surdité profonde et irréversible. Plus subtile également, elle est un facteur de stress, d’anxiété et d’irritabilité, et peut ainsi perturber la qualité du sommeil et la vie sociale.

Quels sont les modes de transports dits doux ?

Revenons-en maintenant à la mobilité douce. A quels modes de déplacement pense-t-on alors lorsque l’on parle de mobilité douce ? La marche à pied, le vélo classique ou électrique, le roller, le skate-board, la trottinette classique ou électrique, et les véhicules électriques (bus, voiture particulière, scooter, etc.). En bref, la mobilité douce catégorise l’ensemble des moyens de transport alternatifs dits actifs, autrement dit qui ne font appel qu’à la seule énergie humaine, ainsi qu’aux moyens de mobilité contribuant à une baisse des émissions de CO2, notamment ceux à énergie thermique.

Qu’est-ce que la mobilité durable ?

Aussi appelée écomobilité, la mobilité durable fait davantage appel à nos consciences écologiques. Elle conjugue les enjeux environnementaux et les problématiques du développement durable, dans le sens où elle s’applique aux modes de transports de leur conception à leur mise en place et leur utilisation. La bête noire de la mobilité durable est sans conteste l’énergie fossile. Il faut dire que le secteur des transports en France est responsable de presque 40 % des émissions de gaz à effet de serre, dont 97 % par la seule responsabilité de la combustion de carburants évacués par les gaz d’échappement. Vous aussi vous plissez le front, les yeux écarquillés ? Impressionnant n’est-ce pas !

Un horizon à 2050 qui approche à grands pas

Saviez-vous que d’ici à 2050, les deux tiers de l’humanité vivra en ville ? Ce phénomène s’explique par l’intensification des réseaux routiers, la construction à grande vitesse de nouveaux logements, dues plus largement à une espérance de vie qui augmente, donc en quelques sortes à une surpopulation à l’échelle mondiale. On comprend donc toute l’importance de la sensibilisation à la cause environnementale pour préserver la planète, et notamment dans les gestes du quotidien, à l’écomobilité, que ce soit de la nouvelle génération, autant que des différents acteurs clés, que sont le Gouvernement, les employeurs, les actifs, les constructeurs, etc. C’est indéniablement l’un des plus importants leviers à activer.

L’importance d’une politique de mobilité durable

Créer, mettre sur le marché et promouvoir la mobilité durable est une bonne chose, mais pour embarquer toute une population, il faut prendre conscience que les enjeux vont au-delà de ceux seulement écologiques, bien qu’ils restent au cœur de la démarche. Entrent en compte également des facteurs notamment technologiques, économiques, énergétiques, sociaux, sociétaux et d’attractivité. Pour sensibiliser et séduire, outre les consciences écologiques indéniablement, il faut assurer aussi l’accessibilité de ces modes de transports, c’est-à-dire la proximité, un coût d’acquisition, d’abonnement ou de location abordable, donc des aides pour les revenus les plus modestes, mais aussi la sécurité et la santé. En d’autres termes, la mise en place d’une politique globale de mobilité durable doit permettre d’allier liberté de mouvements et réduction de l’empreinte carbone, et non l’un au détriment de l’autre.

Le forfait « mobilités durables »

Il s’agit d’un dispositif plutôt récent puisqu’il a vu le jour en 2020. Mis en place par le Gouvernement, il est une mesure aidante et incitative à se tourner vers des modes de transport plus faciles, moins coûteux et plus propres. Plus concrètement, il permet aux employés de bénéficier d’une prise en charge de leurs frais de transports domicile/travail pouvant aller jusqu’à 500 € par an. Seule condition ? Que le mode de transport en question soit bien-sûr durable : transports en commun (hors abonnement de transports en commun publics déjà pris en charge à 50 % par l’employeur, cumulable toutefois dans le secteur privé), vélos électriques ou mécaniques, et transports partagés, type covoiturage, location, etc. L’employeur est également gagnant puisqu’il bénéficie d’une exonération d’impôts sur le revenu et de cotisations sociales dans la limite de 500 € par an et par salarié.

Mobilité douce et durable, pourquoi choisir ?

Certains transports forment les parfaits élèves de la mobilité douce et durable, du moment qu’ils soient non motorisés ou à usage maîtrisé et raisonné, type transports collectifs, véhicules non thermiques, véhicules en autopartage ou encore véhicules de covoiturage. C’est une belle conclusion à ces deux présentations que de convenir finalement que les vrais véhicules de demain, dont il faut maximiser et optimiser le développement, sont bien ceux qui répondent à la fois aux enjeux de mobilité douce, et également à ceux de la mobilité durable. Pourrait-on aujourd’hui promouvoir un mode de déplacement doux ultra-silencieux mais encore trop polluant ? Ou bien un mode de déplacement durable respectueux de l’environnement mais provoquant d’insupportables nuisances, qu’elles soient sonores ou autres ? Pourrait-on s’en satisfaire ? Probablement. Pourrait-on s’en contenter ? Assurément non !

Deux autres concepts de mobilité : active et alternative

Puisque l’on est dans les définitions, deux autres concepts sont entendus et parfois sans que l’on ne sache réellement les nuancer. La mobilité active renvoie à des modes de déplacements qui font appel à la force physique, qui peuvent être la marche à pied, le vélo, le roller, etc., non pas dans une optique écologique mais plutôt dans une démarche de lutte contre la sédentarisation. Aller à pied chercher son pain plutôt qu’en voiture, faire une balade en vélo le week-end plutôt que rester affalé dans son canapé (bien que l’un n’empêche pas l’autre), toujours dans un but de maintenir une activité physique.

Second ou plutôt quatrième concept : la mobilité alternative. Aussi appelée mobilité verte, elle aurait tendance à rejoindre les enjeux de la mobilité durable, dans le sens où elle vise à lutter contre nos mauvaises habitudes de transport pour nos trajets du quotidien. Elle se différencie subtilement par un objectif de mobilité dynamique, qui induit le fait d’utiliser des solutions de déplacement multiples, mêlant au cours d’un même trajet des durées proportionnelles de marche à pied, puis de vélos électriques, et pourquoi pas de bus pour finir en covoiturage. Ses enjeux sont davantage axés vers le gain de temps dans les trajets en optant pour le mode de déplacement optimal, la baisse du budget dédié aux transports par les ménages, et une amélioration de l’empreinte carbone du territoire.

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